lundi 31 janvier 2011

Laissons les Arabes régler leurs problèmes

Laissons les Arabes régler leurs problèmes et les Noirs se battre entre eux !





Lambert Christian - mardi 08 février 2011
arabes
Première constatation : ce qui se passe en Tunisie et en Égypte réduit à néant la diplomatie française en Méditerranée. Sou­venons-nous de « l’Union pour la Méditerra­née », grand édifice de notre diplomatie construit par le chef de l’État en personne, sur les conseils éclairés de son collaborateur Henri Guaino et dont le co-président est Hosni Moubarak, le Raïs lui-même, notre grand ami !

Tout cela, qui n’a jamais marché, n’étant qu’une vue irréaliste de l’esprit, était une simple utopie qui a coûté cher aux contribuables français. Je l’avais annoncé de la façon la plus claire en 2008, dans le n° 651.

S’agissant de la Tunisie, il serait souhaitable que l’on se souvienne que la France n’est plus une puissance impériale. Le protectorat sur la Tunisie a pris fin en 1956. Il aurait fallu en rester là. En réalité, ce petit État du Maghreb est devenu la cour de récréation de la République. Nos dirigeants socialistes ou RPR-UMP ne cessaient de louer les vertus du président Ben Ali. On l’invitait, on l’honorait, on le choyait. On s’invitait aussi en Tunisie. Tout récemment encore, certains de nos ministres allaient passer leurs vacances dans l’un des palaces du bord de mer. Une mercedes officielle les attendait au pied de l’avion. Un million de Français en faisaient autant chaque année, mais sans mercedes officielle. Un ministre de notre gouvernement aime tellement la Tunisie et les Tunisiens qu’il en a demandé la nationalité.

Siège donc à Paris, au conseil des ministres hebdomadaire, un ministre tunisien. Le maire de Paris, originaire de Bizerte, lui aussi, se sent tunisien – à tel point qu’il compte donner le nom du Tunisien Mohammed Bouazizi, qui s’est immolé par le feu, à une rue de Paris. Et sur notre versant de la Méditerranée, « mer de paix » s’il en fut (!), vivent et prospèrent en France pas loin d’un million de Tunisiens plus ou moins assistés, dont beaucoup de sans-papiers.

Et, patatras, voilà que le couple « exemplaire » franco-tunisien s’effondre. Le président Ben Ali, notre allié, un modèle si efficace, est voué aux gémonies. C’est tout à coup un horrible individu, un dictateur corrompu. On n’en veut plus. Ses avoirs en France sont gelés, ainsi que ceux de tous ses proches. On va le poursuivre. Comment a-t-on pu fréquenter un monstre pareil !
C’est là une image accablante de l’hypocrisie de notre gouvernance et de son absence de jugement.

En attendant la suite, la Tunisie, qui avait atteint un certain développement et un commencement de bien-être, est mise à sac. Tueries, pillages, incendies, vols, deviennent permanents. 11 029 détenus de droit commun (chiffres officiels), que l’on a libérés, toutes les portes des prisons ayant été ouvertes, font régner la peur dans certains quartiers des grandes villes que cherchent à protéger tant bien que mal des milices spontanées armées de bâtons et de couteaux.

L’industrie touristique est par terre. Le chômage a augmenté de 50 % en deux semaines. Les 10 000 Français installés en Tunisie se ruent sur l’aéroport pour regagner « la mère patrie ». C’est le chaos le plus complet. Le 14 janvier, le chef d’Al Qaïda au Maghreb islamique a diffusé sur les forums islamistes, le jour même de la fuite de Ben Ali en Arabie saoudite, un « message au peuple tunisien révolté » dans lequel il « appelle les jeunes à rejoindre son organisation pour instaurer un État islamique sur l’ensemble du Maghreb ». Ce qui est d’ailleurs en voie de se faire dans le Sud algérien, le Sahara et le Sahel. L’islamiste tunisien Rached Ghannouchi, chef historique du mouvement Ennahada, a fait un retour remarqué à Tunis le 30 janvier, accueilli comme l’avait été à Téhéran le grand ayatollah Khomeyni. ça promet !

Mais revenons à l’Égypte. En quelques jours, plus encore qu’à Tunis, les dégâts provoqués par la révolution ont été considérables. Pillages et incendies se sont multipliés. Le musée du Caire, l’un des plus riches du monde, a connu un commencement de pillage. 72 objets exposés ont été volés ou détruits. L’industrie touristique, elle aussi, s’est effondrée. Or, elle était la première source de revenus de l’État, avec le canal de Suez, dont on prie les dieux à deux genoux qu’il ne soit pas obstrué, créant ainsi une crise mondiale succédant à celle qui est à peine terminée. Dans ce contexte de chaos, les Occidentaux paniqués, y compris les milliers de Français établis en Égypte, cherchent à fuir par tous les moyens.

Bref, quelle que soit l’issue de ces révolutions arabes, il faudra très longtemps pour réparer les dommages causés et ce n’est pas M. Besancenot et le chef du Parti communiste français, qui se sont précipités à Tunis pour conseiller les « camarades » tunisiens, qui vont contribuer à la paix sociale !

En Égypte, on notera que Mohamed El Baradei, l’ancien chef de l’agence internationale de l’énergie atomique, qui a toujours fait preuve d’une grande complaisance en faveur du régime islamiste iranien et n’en a pas moins reçu le prix Nobel de la paix, est le porte-parole de la confrérie des Frères musulmans qui s’apprête pratiquement, mais jusqu’ici discrètement, à diriger l’Égypte avec l’accord de l’armée, dans un climat d’instabilité, de confusion et de tension – ce qui est d’autant plus regrettable que de réels progrès économiques avaient été réalisés ces derniers temps, avec une croissance annuelle de 5 %.

Ceci n’empêche nullement l’UE (les contribuables européens) de faire cadeau chaque année de 200 millions d’euros à l’Égypte et de 85 millions à la Tunisie, ni les États-Unis, d’offrir 1,2 milliard de dollars par an à l’Égypte, au total 60 milliards de dollars depuis 1979. On note à ce propos que l’administration Obama paraît s’unir aux émeutiers pour accélérer le départ de celui qui fut pendant des décennies leur meilleur allié au Proche-Orient.
Quant à la Côte d’Ivoire, force est de constater que le droit international, la démocratie et la « communauté internationale démocratique » sont allègrement jetés aux orties par le président Gbagbo de l’Internationale socialiste démocratique, si bien conseillé par deux ténors du barreau français, socialistes eux aussi, prospères, et démocratiques. Et je ne vous dis pas tout !

En conclusion, je rappellerai que la mentalité et les structures politiques et administratives de la nation arabe relèvent en réalité du haut moyen âge. Le modernisme démocratique que l’Occident cherche à lui imposer crée le désordre. Seul l’islamisme est conforme à la mentalité profonde du peuple arabe. Le chef de l’État ne peut pas être un président issu d’élections libres, le chef légitime est le calife, l’envoyé d’Allah.
L’Afrique du Nord (et aussi du Centre et du Sud), c’est le chaos et pour longtemps.

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