“L’Église annonce partout l’Évangile du Christ, malgré les persécutions, les l’indifférence, parfois hostile, qui – quoi qu’il en soit – lui permettent de partager le sort de son Maître et Seigneur.”
(Pape Benoît XVI, Message de Noël, 25 décembre 2009)
LES OUVRIERS PASTORAUX TUÉS DURANT
L’ANNÉE 2009
Cité du Vatican (Agence Fides) - Comme d’habitude, l’Agence Fides publie en fin d’année la liste des ouvriers pastoraux qui ont perdu la vie de façon violente au cours des 12 derniers mois. D’après les informations que nous possédons, 37 ouvriers pastoraux ont été tués durant l’année 2009: 30 prêtres, 2 religieuses, 2 séminaristes, 3 volontaires laïcs. Cela représente le double de l’année 2008, et c’est le chiffre le plus élevé enregistré au long des dix dernières années.
En analysant la liste de chaque continent, au premier plan figure cette année, avec un chiffre extrêmement élevé, l’AMÉRIQUE, marquée du sang de 23 ouvriers pastoraux (18 prêtres, 2 séminaristes, 1 sœur, 2 laïcs), suivie par l’AFRIQUE, où 9 prêtres, 1 religieuse et 1 laïc ont perdu la vie de façon violente, puis par l’ASIE, avec 2 prêtres tués, et enfin l’EUROPE, avec un prêtre assassiné.
Le comptage de Fides ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict, mais tous les ouvriers pastoraux morts de façon violente.
Nous n’utilisons pas de fait le terme “martyre”, sauf dans son sens étymologique de “témoin”, pour ne pas devancer le jugement que l’Église pourra éventuellement donner à certains d’entre eux, mais aussi à cause de la pauvreté des informations que, dans la majorité des cas, on réussit à recueillir sur leur vie et sur les circonstances de leur mort.
Comme l’a dit le Saint Père Benoît XVI lors du jour de la fête du proto-martyre Saint Étienne, “le témoignage d’Étienne, comme celle des martyres chrétiens, montre à nos contemporains souvent distraits et désorientés, en qui ils doivent mettre leur confiance pour donner sens à leur vie.
Le martyre, en effet, est celui qui meurt dans la certitude de se savoir aimé de Dieu et, rien n’étant plus important que l’amour du Christ, sait qu’il a choisi la part la meilleure.
S’identifiant totalement à la mort du Christ, il est conscient d’être un germe de vie fécond et d’ouvrir des sentiers de paix et d’espérance dans le monde.
Aujourd’hui, en nous présentant le diacre Saint Étienne comme modèle, l’Église nous indique également, dans l’accueil et l’amour envers les plus pauvres, une des voies privilégiées pour vivre l’Évangile et témoigner aux hommes de façon crédible que le Royaume de Dieu arrive” (Angélus du 26 décembre 2009).
Du peu de notes biographiques sur ces frères et sœurs tués, nous pouvons lire l’offrande généreuse et sans condition à la grande cause de l’Évangile, sans taire les limites de la fragilité humaine: c’est cela qui les a uni dans la vie et également dans la mort violente, bien que se trouvant dans des situations et des contextes profondément différents.
Pour annoncer le Christ, mort et ressuscité pour le salut des hommes, en le témoignant dans des œuvres concrètes d’amour envers les frères, ils n’ont pas hésité à mettre quotidiennement à l’épreuve leur propre vie dans des contextes de souffrance, de pauvreté extrême, de tension, de violence généralisée, pour offrir l’espérance d’un lendemain meilleur et chercher à soustraire tant de vies, surtout jeunes, à la dégradation et à la spirale de la malveillance, en accueillant touts ceux que la société rejette et met en marge. Certains ont été victimes de cette violence même qu’ils combattaient ou de la disponibilité à aller au secours des autres en mettant au second plan leur propre sécurité. Beaucoup ont été tué dans le cadre de tentative de vol ou d’enlèvement, surpris dans leur habitation par des bandits à la recherche de trésors fantomatiques, se contentant la plupart du temps d’une vieille voiture ou du cellulaire de la victime, enlevant en revanche le trésor le plus précieux, celle d’une vie donnée par Amour. D’autres ont été éliminés seulement parce que, au nom du Christ, ils opposaient l’amour à la haine, l’espérance au désespoir, le dialogue à la violence, le droit à l’injustice.
Se rappeler tant d’ouvriers pastoraux tués dans le monde et prier en leur suffrage “est un devoir de reconnaissance pour toute l’Église et un encouragement pour chacun de nous à témoigner de manière toujours plus courageuse notre foi et notre espérance en Celui qui a vaincu pour toujours, sur la Croix, le pouvoir de la haine et de la violence par la toute puissance de l’amour” (Benoît XVI, Regina Coeli, 24 mars 2008).
A cette liste provisoire établie annuellement par l’Agence Fides, il faut de toute façon ajouter toujours la longue liste de tous ceux qui ne seront jamais connus, qui dans chaque coin de la planète souffrent et paient aussi de leur vie leur foi en Christ. Il s’agit de cette “nuée de soldats inconnus de la grande cause de Dieu” – selon l’expression du Pape Jean-Paul II – vers lesquels nous nous tournons avec reconnaissance et vénération, même sans connaître leur visage, sans lesquels l’Église et le monde seraient terriblement appauvris.
http://www.fides.org/
Don Mariano Arroyo Merino, originaire de l’Espagne, 74 ans, a été trouvé mort dans sa paroisse près du Sanctuaire de Notre Dame de la Règle à Cuba, le 13 juillet 2009. Le corps du prêtre a été découvert par des pompiers vers les 6h10 du matin (heure locale), après que la garde nocturne ait vu de la fumée sortir du presbytère. Les assassins ont frappé le P. Arroyo et puis l’ont brûlé. Son corps était ligoté, bâillonné et partiellement brûlé. Le prêtre avait prêté ses services à Cuba durant les 12 dernières années, dans la zone résidentielle de L’Avana, accomplissant un travail pastoral intense à travers un charisme particulier envers la piété populaire et le syncrétisme religieux......
Le P. Jeremiah Roche, irlandais, de la Societé de S. Patrice pour les Missions Extérieures, a été assassiné dans la nuit entre le 10 et le 11 décembre 2009, par des inconnus qui sont entrés dans sa maison, à Kericho, à 250 km de Nairobi (Kenya). Le corps du missionnaire, qui vivait seul, a été découvert par des paroissiens alarmés par le fait que le P. Roche ne s’était pas présenté pour célébrer la messe de 6h du matin. Le missionnaire avait les mains liées et il était blessé à la tête par des coups de machette. Le P. Roche prêtait ses services au Kenya depuis 1968, et depuis peu il avait achevé une nouvelle église. Il avait promu divers projets de développement, grâce aussi à son incessante activité de récolte de fonds, soutenue par sa nombreuse famille. Probablement des jeunes du coin, comme l’a raconté le commandant de la police locale, auraient pensé que le missionnaire avait peut être un trésor et ils se sont introduits dans la maison pour le voler, et cela s’est achevé tragiquement. De l’habitation ont disparu des vêtements, qui ont ensuite été abandonnés en chemin, un lecteur cd et un téléphone portable. (Cf. Agence Fides 12/12/2009)
Don Ruggero Ruvoletto, missionnaire Fidei donum italien de 52 ans, a été tué le 19 septembre 2009, dans sa paroisse dédiée au “Sagrado Corazon de Maria” dans le quartier de Santa Etelvina, quartier de Manaus (Brésil). Aux alentours de 7h du matin (heure locale), le diacre de la paroisse, a entendu des coups de feu, s’est précipité et a trouvé le corps sans vie de don Ruggero, agenouillé près de son lit, la tête inclinée, une balle dans la nuque. Selon les témoignages recueillis sur place, il semblerait qu’on aurait volé une cinquantaine de Real (environ 19 euros), laissant beaucoup d’autre argent dans l’habitation....
Don Evaldo Martiol, prêtre de 33 ans, du diocèse de Cacador (Brésil), a été assassiné à Sainte Catherine, le soir du 26 décembre 2009, par deux jeunes, de 21 et 25 ans, respectivement l’oncle et le neveu. Le prêtre a été victime d’un vol, qui s’est fini en homicide. En effet, après avoir quitté une chapelle et être passé chez un autre prêtre, don Evaldo a pris en stop deux jeunes qui l’ont tué. Le jour suivant, la police a identifié les criminels, qui avaient encore avec eux la voiture, le téléphone portable et les papiers du prêtre. Les deux jeunes ont avoué et ont indiqué le lieu où trouver le corps du prêtre : à 5 km, en dehors de la zone urbaine de Cacador, tué de 4 coups de feu. Don Evaldo, originaire de Timbò Grande, a été ordonné prêtre le 26 avril 2003. “Sa méthode d’évangélisation était l’amitié” a rappelé ému l’évêque diocésain, Mgr Luiz Carlos Eccell, durant les funérailles célébrées dans la cathédrale, dans laquelle le prêtre travaillait, et qui était pleine de fidèles émus et endeuillées, parce que “le P. Evaldo était un fils aimé qui était ami avec tout le monde”. (Cf. Agence Fides 29/9/2009)
Don Oscar Danilo Cardozo Ossa a été retrouvé sans vie, dans l’après-midi de dimanche 27 septembre 2009, dans son presbytère de la paroisse de Saint Louis Marie de Montfort à Villavicencio (Colombie), dont il était curé depuis 2003. Quelques fidèles, voyant que le prêtre n’arrivait pas pour célébrer la sainte messe du soir, sont allés le chercher dans son presbytère et ont trouvé son corps sans vie. Selon ce qu’ont communiqué les autorités de la police, aucun signe de cambriolage ou d’effraction, d’où l’on peut probablement déduire que les assassins étaient connus du prêtre. Sur le lieu, ont a retrouvé un bâillon et des cordes....
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