lundi 7 mars 2011

Nos clochers, c’est notre identité, sauvegardons notre patrimoine !

 
Cette photographie d’une église en proie aux pelleteuses n’a pas été prise au Kosovo mais en France, plus exactement dans les Mauges, en Anjou, à Saint-Georges des Gardes, au cœur de ce qui fut le pays insurgé de 1793, où le soulèvement vendéen fit trembler la République naissante…
Et pourtant, au XIème siècle, le moine Raoul Glaber écrivait « On eu dit que le monde se secouait pour dépouiller sa vétusté et revêtait de toutes parts un blanc manteau d’églises ». Cette citation, popularisée par l’historien Georges Duby dans son ouvrage sur l’An Mil, qui caractérise si bien l’identité chrétienne de l’Europe, serait-elle en passe de perdre sa réalité ?

Des villages sans églises, une campagne sans âme

C’est le constat alarmant que l’on peut faire en Anjou, mais aussi dans d’autres régions françaises, où, une à une, insidieusement les églises paroissiales des communes rurales sont menacées de disparition. Sont en cause les grands édifices du XIXème siècle, construits à la faveur du renouveau religieux qui marque cette période. La loi de 1905, confiant la propriété des églises paroissiales aux communes, la baisse de la pratique religieuse observée depuis les années soixante et, surtout, le désintérêt de certains édiles locaux pour des édifices jugés démodés et lourds à entretenir ont contribué à ce que l’état sanitaire de nombres de ces églises se dégrade rapidement.
Eglise de Saint-Georges des Gardes juste avant sa destruction
Il n’en fallait pas plus pour que certaines mairies ne décident de raser leurs lieux de culte. D’une commune à l’autre, les arguments employés sont identiques : des églises trop vastes, une baisse de la pratique religieuse et des coûts de restauration souvent considérés comme insupportables pour les finances locales. Les pelleteuses passent alors à l’attaque, devant les yeux d’une population médusée comme à Saint-Georges des Gardes en 2006 (notre photo).
En France, d’après l’Observatoire du Patrimoine religieux, 2 800 églises sont ainsi menacées de destruction. En Anjou, d’autres églises sont aujourd’hui menacées comme à Saint-Gemmes d’Andigné et à Saint-Aubin du Pavoil dans le Haut Anjou, mais c’est à Gesté, dans les Mauges encore une fois, que semble condamnée à une destruction désormais quasi-certaine l’église Saint-Pierre-aux Liens, immense église construite à flanc de coteau et dont l’orgueilleux choeur néo-gothique domine le paysage à des kilomètres à la ronde. Construite en deux parties au XIXème siècle, en remplacement de l’ancienne église détruite lors de la première guerre de Vendée, elle est l’œuvre de de l’architecte local Alfred Tessier, qui construisit de nombreuses autres églises dans la région à Angers, Beaupréau, Vertou.
Pire, la volonté iconoclaste de la municipalité gestoise est soutenue par le clergé local. Le responsable de la commission diocésaine affirmait récemment que cette perte constituait une « chance » pour les paroissiens et prenait pour exemple d’autres paroisses angevines « bénéficiant aujourd’hui d’églises autrement plus fonctionnelles ». Fonctionnelles… des bâtiments indifférenciés que rien ne distingue extérieurement d’un temple protestant, d’une église de mormons, voire d’une perception du trésor public, bref sans identité affirmée, sans grâce et sans âme mais fonctionnel puisque petit, bien éclairé et chauffé, convenant parfaitement à une assemblée de fidèles clairsemée et vieillissante.

Le clocher, un marqueur identitaire

Emplacement de l'église Saint-Georges des Gardes détruite
Ces destructions méconnaissent en effet gravement le caractère profondément identitaire du clocher et de l’église paroissiale pour les habitants du village, qu’ils soient croyants ou incroyants, pratiquants ou non. François Mitterrand ne s’y était d’ailleurs pas trompé pour son affiche de campagne en 1981, le représentant avec en arrière-plan un petit village dans la campagne, groupé autour de son église, symbolisant la France profonde et éternelle. Cet élément identitaire fondamental prend aussi bien en compte la dimension charnelle à travers l’histoire même de l’église, lieu d’enracinement, où se sont déroulés durant des siècles les évènements familiaux – baptêmes, communions, mariages et enterrements – et dont la silhouette familière permet de situer le village dans le paysage. S’y ajoute également la dimension civilisationnelle de l’église, intrinsèquement liée à la civilisation européenne. La flèche de l’église traduit le lien vertical tendu entre l’homme et le Ciel et les cloches qui sonnent l’angelus au loin nous rappellent qui nous sommes et d’où nous venons, comme l’appel du muezzin rappelle au musulman qui il est vraiment…
Voilà pourquoi, en Anjou comme partout en Europe, les identitaires doivent se mobiliser pour défendre leurs églises : NOS CLOCHERS, C’EST NOTRE IDENTITÉ !
Source : Anjou Identitaire.

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